Traumatisme acoustique et perte auditive chez les cétacés
Une série de problèmes a été récemment mis en évidence directement associés à des sources sonores d'origine humaine, comme l'augmentation de la mortalité de cétacés par collisions avec des bateaux ou l'échouage en masse de baleines à bec après des manoeuvres militaires. Même s'il n'existe pas encore de données concluantes sur l'implication de sources de pollution sonore de base et moyenne fréquence dans la désorientation et le décès de ces animaux, il est désormais accepté que les effets négatifs du bruit répercutent de manière irréversible sur leur capacité auditive. Il existe dès lors une nécessité urgente de définir et de quantifier le niveau ajouté et la variabilité spatio-temporelle de la pollution acoustique provenant de différentes sources et d'identifier les changements et les effets résultants à court, moyen et long terme chez les organismes marins. Puisque la majorité des cétacés utilisent et traitent les informations acoustiques pour s'orienter et se nourrir, l'analyse des lésions dérivées du bruit anthropogénique et localisées dans les structures internes de l'appareil auditif, en corrélation avec les données pathologiques générales, pourraient être une façon d'évaluer le niveau de relation entre des sources acoustiques connues et la présence de traumatisme acoustique, pour contrôler la future introduction de bruit d'origine artificielle dans la mer.
Le LAB analyse de manière routinière les structures internes des organes de l'audition des cétacés échoués, conçoit et améliore continuellement des méthodes d'analyse. Les échantillons sont analysés et traités pour compléter les connaissances anatomiques, physiologiques, histopathologiques, microbiologiques, toxicologiques et parasitologiques ainsi que pour le diagnostic par microscopie électronique et imageries (CT scans et MRI).
Les résultats de cette recherche, en plus de permettre la détection de lésions induites par des sources acoustiques, sont modélisés et intégrés dans les simulations du LAB dans le but de déterminer les mécanismes de production, de propagation et de réception du son et les effets pathologiques du bruit d'origine anthropogénique dans ces processus.
|